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Black Mirror : Bandersnatch vu par les pros techno - Partie 1
Florence Tison
11 janvier 2019
Communication et Marketing, TI, Web, Actualités
4 minutes à lire
408
Nous nous intéressons au premier film interactif (et à ses nombreuses fins!) à l’aide d’un développeur, un designer technique et un expert en intelligence artificielle québécois.
Netflix a brisé Internet avec son nouvel opus de Black Mirror. Pourtant, pour les pros techno, il semble être plus intéressant de parler de l’épisode Bandersnatch plutôt que de le regarder.
« Ce que je trouve vraiment intéressant, c'est la réaction du public, estime Gabriel Sanvido, directeur du design technique à Ubisoft Singapour. On semble s'intéresser davantage au concept qu'au produit en lui-même. »
« L’effet de nouveauté est fini! Même l’écouter une deuxième fois, c’est moins drôle, renchérit Simon Lemieux, expert en intelligence artificielle. Mais c’est très bon. J’ai hâte de voir si c’est un concept qui va être réutilisable ou s’ils l’ont tout utilisé d’un coup. »
Le côté méta de Bandersnatch
Black Mirror : Bandersnatch se passe en 1984, en plein essor du jeu vidéo dont les concepteurs talentueux sont autant de vedettes. Stefan tente de révolutionner le milieu en proposant l’adaptation en jeu vidéo d’un livre (fictif) dont vous êtes le héros : Bandersnatch.
La série britannique Black Mirror nous a habitués aux épisodes angoissants qui nous font douter des bienfaits de la technologie pour l’homme. L’épisode Bandersnatch délaisse le côté technologique du scénario typique de Black Mirror, mais se rattrape dans le côté technologique de la forme.
Le résultat : le premier film interactif qui permet de déboucher sur plusieurs fins différentes selon les choix demandés tout au long du visionnement. Les internautes passionnés ont trouvé 13 fins, qu’elles soient abruptes ou vraiment finales.
Peu importe la fin obtenue, Netflix nous permet de recommencer l’expérience et d’explorer toutes les possibilités.
Il est intéressant de remarquer que l'arborescence de l’histoire rappelle incontestablement celle de son sujet principal : le jeu vidéo. Super méta, et en plein dans le courant de nostalgie technologique sur lequel surfe Netflix (pensez Stranger Things).
Révolutionnaire... ou non? Nous en avons parlé avec nos trois pros québécois de la techno.
Si le principe du choix du spectateur est loin d’être une nouveauté dans la littérature ou le jeu vidéo, elle l’est au cinéma. Vraiment?
« On a vu ça aussi avec Destination ultime 3, » rappelle Félix Caron, développeur chez Telops à Québec.
« Dans le DVD, le film arrêtait et tu avais des choix, explique Félix. Par exemple, il y a deux filles qui sont mortes dans des lits de bronzage. Le DVD te donnait le choix entre 30 degrés et 35 degrés. La mort était différente selon le choix. Mais peu importe le choix que tu faisais, ça arrivait à la même fin. C’est plus ça qui est groundbreaking avec Bandersnatch : il y a plusieurs fin différentes. »
La proposition est bel est bien nouvelle pour un film, du moins en ce qui concerne les multiples possibilités de fin. Mais la technologie derrière Bandersnatch n’est pas nouvelle, selon Gabriel Sanvido, directeur du design technique à Ubisoft Singapour.
« Au niveau de la technologie, l'expérience qu'ils ont construite ne requiert pas d'innovation récente. On pourrait facilement imaginer construire une expérience semblable il y a 15 ans avec un DVD et un ordinateur. Par contre, de nos jours, avec les télévisions intelligentes et les consoles de jeux, ça facilite énormément les choses. »
Les jeux vidéo ont quant à eux largement exploré les possibilités des fins alternatives, et aussi tôt qu’au début des années 1980. Bandersnatch était d’ailleurs un projet bien réel (et très attendu!) en 1982 par la maison d’édition de jeux vidéo britannique Imagine Software. Le jeu vidéo n’est jamais paru, et Imagine Software a fait faillite.
Le risque n’était pas aussi grand pour Netflix. « Avec un accès facile à une large audience, le risque est amoindri, » souligne Gabriel Sanvido.
« C’est bon pour Netflix, estime même Simon Lemieux, expert en intelligence artificielle. Ça ne se pirate pas, et tu ne peux pas le copier : c’est built in dans Netflix! Je ne serais pas surpris qu’il y ait une coupe de personnes qui s’abonnent à Netflix juste pour écouter Bandersnatch. »
En effet, la mécanique qui rend les choix possibles est implantée dans le site de Netflix, et non dans le film, explique Simon.
« Il n’y a pas de moyen de downloader ça et de garder les choix. Tu peux seulement l’enregistrer comme un film, mais je pense que que tu trouverais une version piratée avec des options que les gens ajoutent eux-mêmes. »
Mais la version piratée ne serait pas pareille à l’originale, même en ajoutant des choix soi-même, compte tenu des ramifications complexes de l’histoire.
Pour Netflix et l’équipe derrière Black Mirror : Bandersnatch, le véritable défi se situait au niveau du scénario et de ses nombreuses ramifications.
La suite lundi : la narration non-linéaire de Bandersnatch, et toutes les secrets et fins possibles expliqués en détail!
Netflix a brisé Internet avec son nouvel opus de Black Mirror. Pourtant, pour les pros techno, il semble être plus intéressant de parler de l’épisode Bandersnatch plutôt que de le regarder.
« Ce que je trouve vraiment intéressant, c'est la réaction du public, estime Gabriel Sanvido, directeur du design technique à Ubisoft Singapour. On semble s'intéresser davantage au concept qu'au produit en lui-même. »
« L’effet de nouveauté est fini! Même l’écouter une deuxième fois, c’est moins drôle, renchérit Simon Lemieux, expert en intelligence artificielle. Mais c’est très bon. J’ai hâte de voir si c’est un concept qui va être réutilisable ou s’ils l’ont tout utilisé d’un coup. »
Le côté méta de Bandersnatch
Black Mirror : Bandersnatch se passe en 1984, en plein essor du jeu vidéo dont les concepteurs talentueux sont autant de vedettes. Stefan tente de révolutionner le milieu en proposant l’adaptation en jeu vidéo d’un livre (fictif) dont vous êtes le héros : Bandersnatch.
La série britannique Black Mirror nous a habitués aux épisodes angoissants qui nous font douter des bienfaits de la technologie pour l’homme. L’épisode Bandersnatch délaisse le côté technologique du scénario typique de Black Mirror, mais se rattrape dans le côté technologique de la forme.
Le résultat : le premier film interactif qui permet de déboucher sur plusieurs fins différentes selon les choix demandés tout au long du visionnement. Les internautes passionnés ont trouvé 13 fins, qu’elles soient abruptes ou vraiment finales.
Arborescence des possibilités de Black Mirror : Bandersnatch créée par un utilisateur de Reddit.
Peu importe la fin obtenue, Netflix nous permet de recommencer l’expérience et d’explorer toutes les possibilités.
Il est intéressant de remarquer que l'arborescence de l’histoire rappelle incontestablement celle de son sujet principal : le jeu vidéo. Super méta, et en plein dans le courant de nostalgie technologique sur lequel surfe Netflix (pensez Stranger Things).
Révolutionnaire... ou non? Nous en avons parlé avec nos trois pros québécois de la techno.
La technologie derrière le premier film interactif
Si le principe du choix du spectateur est loin d’être une nouveauté dans la littérature ou le jeu vidéo, elle l’est au cinéma. Vraiment?
« On a vu ça aussi avec Destination ultime 3, » rappelle Félix Caron, développeur chez Telops à Québec.
« Dans le DVD, le film arrêtait et tu avais des choix, explique Félix. Par exemple, il y a deux filles qui sont mortes dans des lits de bronzage. Le DVD te donnait le choix entre 30 degrés et 35 degrés. La mort était différente selon le choix. Mais peu importe le choix que tu faisais, ça arrivait à la même fin. C’est plus ça qui est groundbreaking avec Bandersnatch : il y a plusieurs fin différentes. »
Félix Caron, développeur étudiant chez Telops.
Rien de nouveau en techno
La proposition est bel est bien nouvelle pour un film, du moins en ce qui concerne les multiples possibilités de fin. Mais la technologie derrière Bandersnatch n’est pas nouvelle, selon Gabriel Sanvido, directeur du design technique à Ubisoft Singapour.
« Au niveau de la technologie, l'expérience qu'ils ont construite ne requiert pas d'innovation récente. On pourrait facilement imaginer construire une expérience semblable il y a 15 ans avec un DVD et un ordinateur. Par contre, de nos jours, avec les télévisions intelligentes et les consoles de jeux, ça facilite énormément les choses. »
Les jeux vidéo ont quant à eux largement exploré les possibilités des fins alternatives, et aussi tôt qu’au début des années 1980. Bandersnatch était d’ailleurs un projet bien réel (et très attendu!) en 1982 par la maison d’édition de jeux vidéo britannique Imagine Software. Le jeu vidéo n’est jamais paru, et Imagine Software a fait faillite.
Bravo, Netflix!
Le risque n’était pas aussi grand pour Netflix. « Avec un accès facile à une large audience, le risque est amoindri, » souligne Gabriel Sanvido.
« C’est bon pour Netflix, estime même Simon Lemieux, expert en intelligence artificielle. Ça ne se pirate pas, et tu ne peux pas le copier : c’est built in dans Netflix! Je ne serais pas surpris qu’il y ait une coupe de personnes qui s’abonnent à Netflix juste pour écouter Bandersnatch. »
En effet, la mécanique qui rend les choix possibles est implantée dans le site de Netflix, et non dans le film, explique Simon.
« Il n’y a pas de moyen de downloader ça et de garder les choix. Tu peux seulement l’enregistrer comme un film, mais je pense que que tu trouverais une version piratée avec des options que les gens ajoutent eux-mêmes. »
Mais la version piratée ne serait pas pareille à l’originale, même en ajoutant des choix soi-même, compte tenu des ramifications complexes de l’histoire.
Pour Netflix et l’équipe derrière Black Mirror : Bandersnatch, le véritable défi se situait au niveau du scénario et de ses nombreuses ramifications.
La suite lundi : la narration non-linéaire de Bandersnatch, et toutes les secrets et fins possibles expliqués en détail!
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