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Triotech : l’entreprise montréalaise multi sensorielle
Jean-michel Clermont-goulet
30 juillet 2018
Carrière
5 minutes à lire
323
Ce « petit bijou d’ici » se dit « créatrice de fun »… Elle est aujourd’hui présente dans 60 pays et 350 parcs d’attractions...
Quelque 110 millions de visiteurs ont utilisé depuis 2005 les attractions et les manèges de Triotech, une entreprise montréalaise qui les conçoit, les développe et les fabrique.
Lauréate de plusieurs prix, cette boite de 200 employés répartis à Joliette et à Montréal est encore peu connue des Montréalais et des Québécois, mais l’est à travers le monde.
Espresso-Jobs s’est entretenu avec Christian Martin, vice-président marketing et communication, et Marie-Josée Guilbault, vice-présidente talents et culture, afin d’en connaitre davantage sur l’entreprise, qui oeuvre dans l’industrie des loisirs et du divertissement.
Des manèges « de plus en plus gros »
Le tout commence par un tour guidé improvisé des bureaux de Triotech par Christian Martin. C’est grand, vaste, à aire ouverte, sur deux étages. Les couleurs de la compagnie sont partout : gris, noir et jaune s’entremêlent pour ainsi donner de la vie à cet ancien entrepôt de 3000 mètres carrés situé rue Jeanne-Mance, en plein cœur du Mile-Ex.
En 1999, lorsque les trois cofondateurs ont mis sur pied Triotech, leur but était de faire des jeux d’arcades. Aujourd’hui, les « créateurs de fun » sont ailleurs. « Nous faisons des manèges de plus en plus gros, dit Christian Martin. On passe d’une à deux personnes dans une arcade à une quarantaine de personnes, voire le double par manège. »
L’entreprise est maintenant une spécialiste de l’immersif et de l’interactif. Le multi sensoriel est présent dans quasiment toutes leurs attractions. Ils ont d’ailleurs ouvert un bureau à Beijing, en Chine, pour le marché asiatique. « C’est drôle, car plusieurs entreprises s’approvisionnent en Chine et revendent en Amérique ou en Europe. Nous, on fait l’opposé, s’exclame-t-il. Tout est fait ici. La Chine est un de nos plus gros marchés. »
Si vous êtes passé par Canada’s Wonderland, un des Legoland de ce monde ou même le labyrinthe Fear the Walking Dead de Las Vegas, Triotech était derrière l’une de leurs attractions. Mais pourquoi investir à Las Vegas ou à Beijing plutôt qu’être dans le Vieux-Port de Montréal ? Christian Martin affirme que c’est une question d’investissement. « Ce sont généralement des endroits ouverts 12 mois par année, dit-il. Si tu peux vendre des billets à longueur d’année, c’est plus avantageux. »
Et la concurrence, elle ?
Il n’y a pas une forte concurrence. Christian Martin, qui travaille pour l’entreprise depuis cinq ans, avoue que si vous enlevez tout le côté multi sensoriel 4D et 5D, c’est autre chose. C’est ce qui les démarque des autres grands noms de l’industrie. Prenez l’attraction Ninjago, présents dans les six parcs Legoland dans le monde. Triotech a réussi à mélanger le 3D et leurs deux technologies élaborées dans leur laboratoire de Montréal : Maestro.
« Le parc ne voulait pas de pistolet-infrarouge, confie Martin. On a donc développé cette technologie où l’on utilise les mains pour interagir. Tu lances des cristaux, des boules de feux et ça marche très bien auprès des enfants. » C’est d’ailleurs l’un de leurs meilleurs projets jamais réalisés jusqu’à présent, selon le vice-président marketing et communication.
Le second serait le Wonder Mountain’s Guardian, situé à Canada’s Wonderland. Il s’agit d’un mélange unique de Dark Ride interactif et de montagnes russes. « Ce qui est intéressant, explique Christian Martin, c’est que le thème du manège change deux fois par année. » En effet, le contenu est facilement interchangeable, permettant ainsi d’être en présence de dinosaures l’été et de zombies dès octobre. Martin ne le cache pas, c’est un de leur projet le plus ambitieux ayant coûté des millions de dollars, leur premier de la sorte.
La technologie Illusio, elle, améliore l’expérience d’immersion des visiteurs avec des paysages réels et projetés qui réagissent à leurs actions. Le tout crée l’illusion que les objets sont vivants et permet une transition transparente d’une scène à l’autre.
Un autre point qui les démarque est leur solution « clef en main ». À toutes les étapes du processus de création, qu’il s’agisse de la conception, de l’élaboration, de la production, de l’intégration, de l’installation ou de l’exploitation, il n’y a pas d’intermédiaire.
Travailler chez Triotech: être créatif
Marie-Josée Guilbault, vice-présidente talents et culture chez Triotech, affirme qu’il faut être flexible au niveau des idées. « Nous ne sommes pas une firme comme Bombardier où il est question de A+B+C, dit-elle. Ici, il peut être question d’un A+E+C+A. Il n’y a pas de ligne droite. Ça prend aussi des gens créatifs, même si tu es un ingénieur. »
Pour le moment, la compagnie du Mile-Ex est en recrutement de moins grande envergure qu’à l’automne. « À Montréal, nous avons surtout besoin d’ingénieurs électriques et d'artistes 3D. Le monde du jeu est très compétitif et il est difficile d’aller chercher des ingénieurs et des artistes 3D », avoue-t-elle. Elle ajoute qu’il faut aussi des ingénieurs qui ont le goût de faire ce que fait Triotech, soit créer du plaisir.
Voici d’ailleurs deux postes à combler : Artiste 2D/3Det Gestionnaire, Génie logiciel
Mme Guilbault affirme que l’entreprise offre aussi des stages aux étudiants, entre autres avec l’École de technologie supérieure (ÉTS). « Nous en choisissons quatre par session et ils sont rémunérés. » Il est d’ailleurs possible de rester au sein de l’entreprise après ledit stage. « Quand on peut, on les garde, dit-elle. Depuis que je suis ici, soit près de deux ans, c’est très rare qu’on ne les ait pas gardés. »
Fait amusant, l’entreprise brasse leur propre bière et porte le nom de deux personnages d’un des parcs d’attractions avec qui ils font affaire en Corée : Red et Yellow.
Christian Martin et Marie-Josée Guilbault sont d’accord pour dire que les Québécois ont à gagner à connaitre Triotech. « Ça devrait être une fierté du Québec et on travaille fort là-dessus, dit-elle. C’est un petit bijou d’ici. »
Une création de l’entreprise s’installera dans le nouveau mégaparc des Galeries de la Capitale de Québec, en 2019. Il s’agira d’un théâtre interactif en 3D. Huit personnes pourront y entrer à la fois et sera munie de sièges D-Box.
Quelque 110 millions de visiteurs ont utilisé depuis 2005 les attractions et les manèges de Triotech, une entreprise montréalaise qui les conçoit, les développe et les fabrique.
Lauréate de plusieurs prix, cette boite de 200 employés répartis à Joliette et à Montréal est encore peu connue des Montréalais et des Québécois, mais l’est à travers le monde.
Espresso-Jobs s’est entretenu avec Christian Martin, vice-président marketing et communication, et Marie-Josée Guilbault, vice-présidente talents et culture, afin d’en connaitre davantage sur l’entreprise, qui oeuvre dans l’industrie des loisirs et du divertissement.
Des manèges « de plus en plus gros »
Le tout commence par un tour guidé improvisé des bureaux de Triotech par Christian Martin. C’est grand, vaste, à aire ouverte, sur deux étages. Les couleurs de la compagnie sont partout : gris, noir et jaune s’entremêlent pour ainsi donner de la vie à cet ancien entrepôt de 3000 mètres carrés situé rue Jeanne-Mance, en plein cœur du Mile-Ex.
En 1999, lorsque les trois cofondateurs ont mis sur pied Triotech, leur but était de faire des jeux d’arcades. Aujourd’hui, les « créateurs de fun » sont ailleurs. « Nous faisons des manèges de plus en plus gros, dit Christian Martin. On passe d’une à deux personnes dans une arcade à une quarantaine de personnes, voire le double par manège. »
L’entreprise est maintenant une spécialiste de l’immersif et de l’interactif. Le multi sensoriel est présent dans quasiment toutes leurs attractions. Ils ont d’ailleurs ouvert un bureau à Beijing, en Chine, pour le marché asiatique. « C’est drôle, car plusieurs entreprises s’approvisionnent en Chine et revendent en Amérique ou en Europe. Nous, on fait l’opposé, s’exclame-t-il. Tout est fait ici. La Chine est un de nos plus gros marchés. »
Si vous êtes passé par Canada’s Wonderland, un des Legoland de ce monde ou même le labyrinthe Fear the Walking Dead de Las Vegas, Triotech était derrière l’une de leurs attractions. Mais pourquoi investir à Las Vegas ou à Beijing plutôt qu’être dans le Vieux-Port de Montréal ? Christian Martin affirme que c’est une question d’investissement. « Ce sont généralement des endroits ouverts 12 mois par année, dit-il. Si tu peux vendre des billets à longueur d’année, c’est plus avantageux. »
Et la concurrence, elle ?
Il n’y a pas une forte concurrence. Christian Martin, qui travaille pour l’entreprise depuis cinq ans, avoue que si vous enlevez tout le côté multi sensoriel 4D et 5D, c’est autre chose. C’est ce qui les démarque des autres grands noms de l’industrie. Prenez l’attraction Ninjago, présents dans les six parcs Legoland dans le monde. Triotech a réussi à mélanger le 3D et leurs deux technologies élaborées dans leur laboratoire de Montréal : Maestro.
« Le parc ne voulait pas de pistolet-infrarouge, confie Martin. On a donc développé cette technologie où l’on utilise les mains pour interagir. Tu lances des cristaux, des boules de feux et ça marche très bien auprès des enfants. » C’est d’ailleurs l’un de leurs meilleurs projets jamais réalisés jusqu’à présent, selon le vice-président marketing et communication.
Le second serait le Wonder Mountain’s Guardian, situé à Canada’s Wonderland. Il s’agit d’un mélange unique de Dark Ride interactif et de montagnes russes. « Ce qui est intéressant, explique Christian Martin, c’est que le thème du manège change deux fois par année. » En effet, le contenu est facilement interchangeable, permettant ainsi d’être en présence de dinosaures l’été et de zombies dès octobre. Martin ne le cache pas, c’est un de leur projet le plus ambitieux ayant coûté des millions de dollars, leur premier de la sorte.
La technologie Illusio, elle, améliore l’expérience d’immersion des visiteurs avec des paysages réels et projetés qui réagissent à leurs actions. Le tout crée l’illusion que les objets sont vivants et permet une transition transparente d’une scène à l’autre.
Un autre point qui les démarque est leur solution « clef en main ». À toutes les étapes du processus de création, qu’il s’agisse de la conception, de l’élaboration, de la production, de l’intégration, de l’installation ou de l’exploitation, il n’y a pas d’intermédiaire.
Travailler chez Triotech: être créatif
Marie-Josée Guilbault, vice-présidente talents et culture chez Triotech, affirme qu’il faut être flexible au niveau des idées. « Nous ne sommes pas une firme comme Bombardier où il est question de A+B+C, dit-elle. Ici, il peut être question d’un A+E+C+A. Il n’y a pas de ligne droite. Ça prend aussi des gens créatifs, même si tu es un ingénieur. »
Pour le moment, la compagnie du Mile-Ex est en recrutement de moins grande envergure qu’à l’automne. « À Montréal, nous avons surtout besoin d’ingénieurs électriques et d'artistes 3D. Le monde du jeu est très compétitif et il est difficile d’aller chercher des ingénieurs et des artistes 3D », avoue-t-elle. Elle ajoute qu’il faut aussi des ingénieurs qui ont le goût de faire ce que fait Triotech, soit créer du plaisir.
Voici d’ailleurs deux postes à combler : Artiste 2D/3Det Gestionnaire, Génie logiciel
Mme Guilbault affirme que l’entreprise offre aussi des stages aux étudiants, entre autres avec l’École de technologie supérieure (ÉTS). « Nous en choisissons quatre par session et ils sont rémunérés. » Il est d’ailleurs possible de rester au sein de l’entreprise après ledit stage. « Quand on peut, on les garde, dit-elle. Depuis que je suis ici, soit près de deux ans, c’est très rare qu’on ne les ait pas gardés. »
Fait amusant, l’entreprise brasse leur propre bière et porte le nom de deux personnages d’un des parcs d’attractions avec qui ils font affaire en Corée : Red et Yellow.
Christian Martin et Marie-Josée Guilbault sont d’accord pour dire que les Québécois ont à gagner à connaitre Triotech. « Ça devrait être une fierté du Québec et on travaille fort là-dessus, dit-elle. C’est un petit bijou d’ici. »
Une création de l’entreprise s’installera dans le nouveau mégaparc des Galeries de la Capitale de Québec, en 2019. Il s’agira d’un théâtre interactif en 3D. Huit personnes pourront y entrer à la fois et sera munie de sièges D-Box.
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