VP Production : gérer la pression des équipes…et du client !
Florence Breton
25 mai 2018
Carrière
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En tant que VP Production chez Rodeo FX, Isabelle Langlois est sollicitée de toutes parts, que ce soit par ses équipes ou ses clients. Et c’est sans compter qu’elle doit approuver tous les budgets, être une maître d’Excel et une leader hors pair !
Au moment de ses études en Arts et technologies des médias à Jonquière, l’industrie des effets visuels était bien peu développée au Québec. C’est pourtant dans cette voie qu’Isabelle Langlois s’est engagée, en travaillant comme artiste pour Discreet Logic, Fake Studio et Technicolor. En 2007, elle a pris la tête du studio montréalais de MR. X et c’est en 2011 qu’elle arrive chez Rodeo FX, où elle est aujourd’hui VP Production.
Rodeo FX est un studio d’effets visuels qui compte quelque 500 employés à Montréal. Fondée en 2006, la compagnie a travaillé sur trois des cinq films en nomination dans la catégorie des meilleurs effets visuels lors de la dernière cérémonie des Oscars, dont Blade Runner 2049, qui l’a emporté.
Lorsque vous étiez artiste, qu’est-ce qui vous a menée à vous diriger vers la production ?
Au fil des années, je me rendais compte que j'aimais bien ce que je faisais mais il me manquait le côté interaction avec les gens. Je pouvais faire des effets visuels et faire ça pendant 13 heures par jour sans me lever, sans parler à personne. Ça me ressemblait moins. J'avais une tendance à organiser le travail. C'était vraiment instinctif pour moi. Il y a un poste qui a ouvert en coordination à l’époque et je l’ai eu.
En quoi consiste votre travail de VP Production ?
Je m'assure qu'on livre à temps, de la qualité et en respectant le budget. Je rencontre chacun des 10 producteurs que je chapeaute pour aller dans les détails de leur projet, regarder le visuel, le budget, le planning, et je vais les challenger un peu. Je fais le pont avec les autres départements, comme les ressources humaines, les finances, les ventes, les technologies. Dans une journée type, j'ai aussi un appel avec un client qui peut être très content de l'avancement des travaux ou au contraire, qui peut être plus stressé. Et, à tous les jours, il y a une urgence que je n'ai pas planifiée, qui va venir changer ce que j'avais prévu.
Quelles qualités sont nécessaires pour un tel métier ?
On est très sollicité de tous les côtés. Il faut être capable de gérer la pression des équipes mais aussi la pression du client et de le faire d'une façon saine. Ça demande d'être très, très organisé, c'est sûr. Ça prend aussi des qualités communicationnelles avancées et être parfaitement bilingue. Il faut être à l'aise avec les budgets et avec Excel. Et, très important, ça prend un bon leadership. Je dois motiver mes équipes à passer à travers les moments plus stressants, mais à le faire avec le sourire.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui débute dans l’industrie VFX et qui souhaite faire sa marque ?
Quand on commence, c'est d'être prêt à apprendre et à voir chaque opportunité comme une façon d'en apprendre plus sur le métier et sur le domaine. Il faut être flexible et avoir une bonne attitude. Dans mon département de production, la bonne attitude est plus importante que des années d'expérience. N'importe qui, avec une bonne base évidemment, peut apprendre sur le tas. L'attitude, c'est quelque chose qui est plus difficile à changer.
Dans votre carrière jusqu’à présent, de quelle réalisation ou décision êtes-vous particulièrement fière ?
En 2007, un de mes clients m’a dit que son studio, MR. X, voulait ouvrir une succursale à Montréal et il voulait que j’en sois en charge. J'ai fait le saut. J'étais la première employée. J'avais comme mission de trouver les bureaux, d'embaucher une équipe, d'acheter l'équipement. Je ne savais pas si ça allait fonctionner, je partais pour un studio que je ne connaissais pas, c'était un gros défi. C'était plein de choses que je n'avais jamais fait avant. Je devais faire des opérations, superviser un comptable, faire de l'embauche et produire. Ça a fait progresser ma carrière assez rapidement. Ce n'était pas des années confortables, il a fallu que je mette les bouchées doubles, mais ça a été un gros pont pour ma carrière.
Pourquoi voudrait-on travailler chez Rodeo FX ?
Ce qui distingue Rodeo FX des autres studios d'effets visuels à Montréal, c'est qu’on est la plus grosse compagnie québécoise. On a beaucoup d’entreprises internationales qui sont venues s'installer à Montréal au fil des ans. Nous, c'est un propriétaire québécois, un ancien artiste, qui a décidé de partir sa compagnie. On a une culture d'entreprise très forte. On aime organiser des 5 à 7 tous les vendredis, on a un bar dans nos studios. On a des équipes de sport, on organise des activités. Oui il y a le travail, mais il faut que ce soit plaisant. Il faut qu'on aille le goût de venir travailler le matin parce qu'on aime les gens, l'atmosphère. Là-dessus, nos employés sont quand même choyés. On prend soin d'eux à tous les niveaux.
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