Les RH sont une dépense !

Les conseillers en ressources humaines font davantage épargner que dépenser, avance notre chroniqueur….

Si vous êtes un professionnel RH, peu importe votre titre d’emploi, nous vous avons probablement déjà posé une question en entrevue: n’êtes-vous qu’une ligne de plus dans la colonne comptable des dépenses ?

Question typique d’employeurs, de directeurs et de gestionnaires…

Si vous êtes du côté des opérations, du côté de ceux qui rapportent de l’argent en produisant et en vendant un bien tangible ou un service, je sais pertinemment bien que vous percevez parfois les RH comme une dépense sans valeur ajoutée, en plus d’être un fardeau de plus dans votre quotidien !

Chacun a tort et a raison tout à la fois, dans les limites du raisonnable et en connaissance des faits disponibles.

Prenons ce cas: Bob se blesse au travail et reçoit des prestations de la CNESST pendant plusieurs semaines. On n’y porte pas trop attention et des coûts sont imputés à l’employeur. Pas de mutuelle de prévention, pas de régime rétroactif, et surtout une mauvaise unité de classification.

L’année suivante, Bob se blesse encore au travail, à deux reprises. Cette fois-ci, le superviseur met en doute les accidents, mais on ne va pas plus loin. Ce n’est qu’un employé et un accident. Combien d’employés avez-vous et combien d’accidents de travail, même mineurs, avez-vous vécu ces dernières années? À combien se chiffre la perte de temps, la perte de production, de démobilisation et d’insatisfaction? Et le coût de remplacement? Et qui s’est occupé du processus de remplacement?

Un nouveau professionnel RH arrive, analyse sérieusement les dossiers, pose des questions et met en œuvre ses compétences dans son intervention. Contestation médicale, contre-expertise, révision de la décision de la CNESST, révision du bureau de l’évaluation médical et séance devant les tribunaux administratifs. Résultats ? Remboursement de frais imputés, diminution de la cotisation, plan de retour au travail, message clair envoyé aux employés, mesures disciplinaires enclenchées.

RH : dépense ou économie?

Bob a un beau-frère qui pourrait le remplacer. Il le réfère à son boss et le boss l’embauche sur-le-champ puisqu’il aime bien Bob, donc il doit être bon, et à vrai dire le boss est un peu dans la merde et à court d’hommes. Ce que Bob a oublié de mentionner, c’est que son beau-frère a dernièrement été congédié pour violence au travail et a été soupçonné de  fraude. Peu importe, le beau-frère remplit la paperasse et oublie volontairement de dire la vérité à la section touchant les dossiers criminels.

Le professionnel RH se penche sur la question et soumet un formulaire d’antécédent criminel, simplement par principe d’équité avec l’ensemble des candidats retenus et surtout, parce que cette démarche fait normalement partie du processus de sélection.

Résultat: voie de fait grave et blessures sévères envers son ancien employeur. Au moins, le beau-frère a menti en signalant qu’il n’avait pas de dossier criminel sur son formulaire d’embauche. Beau petit mensonge profitable au professionnel RH afin de procéder au congédiement et d’éviter au gestionnaire une éventuelle perte de dents.

Alors, dépense ou économie?

Des exemples similaires, nous en avons à la pelle! En veux-tu, en v’là. Nous pourrions continuer toute la journée.

Je concède qu’il existe de très mauvais professionnels RH, au même titre que n’importe quel autre type de professionnel. Nous n’avons pas l’exclusivité de l’incompétence et des dépenses inutiles.

Alors, pour vous, les RH sont-elles toujours une dépense?