Comment favoriser la diversité au travail?

On a tendance à embaucher des gens qui nous ressemblent… et au diable la diversité!

Masculine… et blanche. La firme Basecamp aura bientôt 18 ans, et au fil des embauches, l’équipe a majoritairement ce profil. Le cofondateur de l'entreprise qui crée des logiciels, Jason Fried, s'est demandé pourquoi.

Selon lui, ses collègues et lui ont répété la tendance naturelle: engager des gens comme eux. Ça a donné beaucoup d'hommes blancs à leur emploi! S'il n'a rien contre eux, Fried clame toutefois que ça ne représente pas la diversité du monde dans lequel on évolue. Si on remplit une salle avec 20 employés et 20 clients pris au hasard, un observateur extérieur devrait avoir de la difficulté à les différencier.

Il y a quelques années, certains employés de Fried lui ont fait remarquer que l'entreprise manquait de diversité. Ce n'était pas suite à une étude ou à cause du nombre de blancs dans la compagnie. C'était plus une question d'instinct. « Il a fallu qu'on change », explique le cofondateur de Basecamp.

Le service à la clientèle a été le premier visé. À force de faire évoluer l'équipe, Fried se sent bien de travailler dans une atmosphère favorisant la diversité et la différence. Selon lui, c'est même devenu contagieux.

«L'année dernière, on a vraiment agi. Ça ne peut pas être un accident: il faut s'organiser pour que ça se fasse. »

Premièrement, quelqu'un a dû être en charge du dossier. Ann Goliak du département de l'assurance de la qualité s'est portée volontaire. Elle a pris les devants! Dès le début, Basecamp a changé sa manière de présenter ses offres d'emploi. La langue a été ajustée pour ne pas rejeter qui que ce soit.

«On a réalisé que nos offres d'emploi pouvaient donner l'impression qu'on ne cherchait que des hommes. On a aussi été plus clair par rapport à nos objectifs. On a laissé savoir que notre manière de chercher des candidats a changé », précise Fried.

Une de leurs dernières offres d'emploi le montre bien. Une note bien spéciale a été ajoutée. « Nous voulons une équipe forte, constituée d'individus aux origines, expériences et identités diverses. Nous sommes prêts à construire un endroit inclusif et ouvert pour que vous puissiez faire le meilleur travail de votre carrière. »

Avant, Basecamp plaçait ses annonces sur son blogue et son babillard. Aujourd'hui, il vise aussi des sites comme Tech Ladies, People of Color in Tech et Women in Technology International.

Malgré tous ses efforts, Jason Fried admet qu'il y a encore du travail à faire. Ses équipes de programmation et de design demeurent très masculines. Le problème, comme pour toutes les petites compagnies, c'est que Basecamp n'engage pas régulièrement de nouveaux employés. «Ça risque de prendre un moment avant qu'on puisse être satisfaits en regardant autour de nous. Pour l'instant, on va dans la bonne direction.»