Pourquoi mentez-vous au travail?
Kévyn Gagné
26 avril 2017
Carrière
4 minutes à lire
731
Menteur, manipulateur, profiteur, arnaqueur, beaux-parleurs, embellisseurs de mauvaises nouvelles, ostie de crosseurs… choisissez, le menu est bien garni!
Vous a-t-on déjà identifié comme le Pinocchio de votre département ou bien, vous êtes-vous peinturé dans le coin du mur tout seul comme un grand? Comme un grand-menteur… ou bien êtes-vous le mythomane de votre équipe que personne n’a encore débusqué?
Je sais, je sais, vous n’allez quand même pas me l’avouer! Pousse, mais pousse égal mon brave Kévyn!
Vous arrive-t-il de grossir la réalité? De déformer quelque peu et à votre avantage la vérité? De recadrer la photo pour soustraire les défauts? Votre couche de maquillage ou votre excès de déo de ce matin ne cacheraient-ils pas un petit quelque chose?
Après l’écoute et la communication sélectives, la vérité sélective? Dire seulement ce que l’on veut entendre, dites je le jure! Ou bien contrôler le message pour influencer la rétention sélective, je le jure! Vous connaissez les adages « moins on en sait, mieux c’est » et « ce qu’on ne sait pas ne fait pas mal ». C’est vrai, jusqu’au jour où on découvre le pot-aux-roses! Caché, mais mal enfoui. Aviez-vous mesuré les conséquences?
Embellir la situation
Le verbe mentir fait peur et chatouille désagréablement notre oreille, donc utilisons plutôt l’expression «embellir la situation» pour la suite de ce texte si vous le voulez bien.
Ainsi, pas vous, mais j’imagine que vous connaissez quelqu’un qui a déjà embelli sa candidature pour décrocher une entrevue. Vous connaissez probablement aussi quelqu’un qui a embelli ses responsabilités et ses réalisations afin d’impressionner le recruteur.
J’imagine aussi que vous connaissez quelqu’un qui a embelli son implication dans le projet que vous venez de remettre à votre directeur. Comme gestionnaire, j’imagine que vous avez également rencontré un employé qui s’est efforcé d’embellir son implication dans l’événement fâcheux qui vient de se produire afin de ne pas perdre son emploi. Finalement, j’imagine que vous connaissez probablement un collègue de travail reconnu comme artisan professionnel de l’embellissement qui s’est vu décerner une promotion dernière.
Dans le merveilleux monde du travail, nous sommes entourés d’embellisseurs chevronnés, ça, il faut le reconnaître. En plus, ils y mettent beaucoup d’effort non-rémunéré.
Sommes-nous tous parfaits? Non.
Ne sommes-nous pas tous un peu crosseur à nos heures quand une situation mineure, sans gravité et qui nous arrange un peu s’offre à nous? Jamais? Quelle histoire saugrenue de Bonhomme 7 heures avez-vous raconté à vos enfants hier soir afin qu’ils aillent se coucher pour vous donner un gros 18 minutes de répit?
Toutefois, les conséquences d’un embellissement aussi mineur soit-elles peuvent parfois engendrer un résultat catastrophique. Pourtant, on ne voulait pas causer de tort ou faire de mal.
Le cas Serge
C’est malheureusement ce qu’a appris à la dure Serge ce matin lorsque son superviseur –sans le savoir et sans même chercher à générer l’action- lui a posé une simple question relative à son dossier d’employé.
En effet, en fonction depuis seulement deux jours, le superviseur de Serge le presse de compléter certains formulaires d’embauche afin qu’il puisse être rapidement enregistré dans le système de paie. À ce moment, inopinément, un doute étrange effleure l’esprit du superviseur. Vif d’esprit, ce superviseur tend la puce à l’oreille au professionnel RH, qui en deux-temps trois mouvements, s’occupe du dossier.
Ayant déjà vu neigé, le professionnel RH demande au superviseur de valider, quoi que secondaire dans les prérequis d’embauche, une information manquante au dossier de Serge. La mission du superviseur est simple, demander une photocopie du diplôme d’études secondaires à son nouvel employé. En effet, quoi que non exigé pour l’emploi, Serge a inscrit sur son formulaire d’embauche qu’il avait obtenu son secondaire 5, mais ne l’a toutefois jamais amené.
Ayant déjà vu de la neige fondre, c’est sans surprise que le professionnel RH s’est vu remettre une copie de la lettre de démission de Serge et non une copie dudit diplôme à peine 30 minutes plus tard.
Quoi que mineur et ayant presque passé inaperçu, cet embellissement inutile d’une réalité qui n’exigeait aucun embellissement a coûté cher à ce professionnel…!
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