Pour embaucher, l’industrie du jeu vidéo défend ses crédits d’impôts
Delphine Jung
27 juillet 2017
Carrière
3 minutes à lire
594
Alors que certaines voix s’élèvent pour demander une baisse, voire la fin des crédits d’impôts alloués à l’industrie du jeu vidéo québécoise, Catherine Émond, directrice générale de l’Alliance numérique défend son bifteck.
Elle assure en effet que « nos crédits d’impôts sont probants », et assure que « la réalité, c’est que beaucoup d’entreprises n’iraient pas s’installer au Québec s’il n’y a plus de crédits d’impôts ».
L’industrie a déjà dû faire face à des baisses comme le rappelle un mémoire de l’Alliance numérique déposé à la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise. Au mois de juin 2014, le gouvernement du Québec annonçait en effet une baisse substantielle de 20 % du crédit d’impôt pour la production de titres multimédias (CTMM) qui passait de 37,5 % à 30 %.
La directrice générale dénonce ces baisses en rappelant le cas de la Colombie Britannique, qui comptait plus d’emplois que le Québec. Mais entre 2008 et 2012, la province aurait perdu environ 1 400 emplois, ce que l’Alliance numérique explique par le manque de compétitivité de la province en matière de crédits d’impôt (aujourd’hui à 17,5 %).
« Le secteur du jeu vidéo est sensible aux changements dans le niveau de soutien comme le témoigne la trajectoire de quelques provinces et pays », appuie le mémoire.
Plus de 11 000 emplois
Mme Émond assure mordicus que l’industrie numérique québécoise se porte pour l’instant bien parce qu’elle bénéfice d’un appui fiscal. Elle rappelle également que l’industrie du jeu vidéo représente 11 000 emplois dans la province et assure que « leur nombre est en croissance parce qu’on vit une révolution technologique ».
Pourtant, Louis Têtu, président et chef de la direction de Coveo, une entreprise spécialisée en logiciels de recherche intelligente, a expliqué dans La Presse qu’il ne crée pas d’emplois lorsqu’il augmente son personnel. Il a pourtant annoncé l’embauche d’une centaine de personne au Québec : « dans les technologies de l’information, il n’y a pas une maudite job de créée par les temps qui courent. Il n’y a que des déplacements. Il n’y a pas de création d’emplois – que des embauches – car en TI, c’est le plein emploi ».
Il dénonce surtout une sorte de « concurrence déloyale provenant des crédits d’impôts pour la création d’emplois dans l’industrie du jeu vidéo, dont profitent beaucoup d’entreprises étrangères comme Ubisoft ou Warner Bros.
Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l’Institut économique de Montréal critiquait également de son côté ces crédits d’impôts dans Les Affaires, évoquant leurs faibles retombées pour la société québécoise : « les crédits d’impôts créent des distorsions et imposent des coûts considérables aux contribuables sans vraies retombées ».
Mme Émond met en avant plutôt le manque de main d’œuvre qui serait, selon elle, le vrai enjeu : « c’est une industrie qui doute et qui a le souci d’aller chercher des ingénieurs à l’international ». Et pourquoi pas au Québec ? « Parce que nous ne sommes pas assez nombreux ! » lance-t-elle.
Le souci serait donc démographique et non pas de formations, car « nos ingénieurs sont bien formés et nos universités dynamiques », ajoute la directrice générale.
Articles susceptibles de vous intéresser
Emplois susceptibles de vous intéresser
En vedette
Montréal
Permanent à temps plein
Publié hier
Montréal
Permanent à temps plein
Publié il y a 15 jours
Montréal
Temporaire à temps plein
Publié il y a 17 jours
Montreal
Permanent à temps plein
Publié il y a 22 jours
Montréal
Permanent à temps plein
Publié il y a 22 jours
Vous devez être connecté pour ajouter un article aux favoris
Connexion ou Créez un compte
Emploi favori
Vous devez être connecté pour pouvoir ajouter un emploi aux favories
Connexion
ou Créez un compte