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Un an de satire pour Le Revoir!
Florence Tison
19 septembre 2019
Actualités
4 minutes à lire
852
Mis à jour le 19 septembre 2019
La page humoristique née en pleine campagne électorale québécoise entame tout aussi irrévérencieusement la campagne fédérale… et ça ne fait pas rire tout le monde.
Le journal satirique Le Revoir a publié ses premières blagues sur Facebook au début de la campagne électorale provinciale 2018, qui a vu élire François Legault et sa CAQ.
La toute première publication satirique du Revoir, c’était celle-ci :
Depuis, les six collaborateurs anonymes se lâchent lousse. (C’est qui? On ne peut que vous dire qu’il s’agit de deux filles et quatre gars, basés à Montréal et Québec.) L’un d’eux, qu’à sa demande nous nommerons St-Jérôme, nous a jasé de leur ligne éditoriale en temps de campagne électorale.
« La stratégie est toujours la même : on rit de tous les partis! » lance St-Jérôme.
Le site a quand même ses cibles de prédilection, qu’elles soient du milieu politique ou non : Richard Martineau, La Meute et Mathieu Bock-Côté, pour ne nommer que ceux-là.
La droite québécoise est d’ailleurs ce qui a poussé les collaborateur du Revoir à se lier, et plus particulièrement la création de la page Québec FIER. Les collaborateurs du Revoir se sont connus sur Facebook; tous y « trollaient » chacun de leur côté les pages et personnalités aux idées très conservatrices.
Exemple de publication de Québec FIER sur leur page Facebook.
Maintenant, « tout est un travail collectif », souligne St-Jérôme. « On épluche l’actualité et on arrive tous avec différents angles. On vérifie les fautes de français. On essaie de voir si on rit d’une victime ou d’une minorité : on essaie d’être politically correct! »
Le Revoir marche bien. La page Facebook a une portée de près de deux millions de personnes et plus de 50 000 abonnés. La machine s’est enclenchée rapidement dès le début : François Legault a donné un beau cadeau lors de sa victoire aux dernières élections.
« François Legault qui frenche sa soeur, ça a bien marché, se rappelle St-Jérôme. On l’a sorti à peu près en même temps que le fameux baiser. Pour nous, ça été un grand reach. » On comprend : la publication a été partagée 573 fois!
« Évidemment, il y a des partis qui trouvent ça beaucoup plus difficile que l’on rie d’eux autres, glisse St-Jérôme. Le Bloc québécois et le Parti Québécois, quand on parle d’eux, ils deviennent en criss. Le angry péquiste, on en voit beaucoup! »
Certains autres partis politique prennent la satire avec un grain de sel. La co-porte-parole de Québec Solidaire Manon Massé a elle aussi fait les frais du Revoir (comme tous les autres partis).
Sa réponse en commentaire :
« Ça s’arrête là! » rigole St-Jérôme.
Vous le sentez venir : tous n’ont pas le même sens de l’humour que Manon Massé.
Les plus dures critiques envers le Revoir, « ça vient surtout des “anti-registres” des armes à feu », indique le collaborateur. « Eux, ils nous menacent régulièrement de mort, de dévoiler notre identité, ils nous envoient des insultes, des liens vers des virus… C’est assez heavy! »
Pourtant, St-Jérôme est assez relax par rapport aux menaces. « Sur Internet, c’est une chose, dans la vraie vie c’est autre chose! Moi, j’ai ma casquette du Revoir à journée longue, et il ne m’est jamais rien arrivé. »
Le terme fake news est utilisé à tous vents (et très exagérément) depuis que Donald Trump l’a popularisé. Mais dans le cas du Revoir, est-il applicable? Ne sont-ce justement pas de fausses nouvelles?
Selon St-Jérôme, ce serait plutôt le contraire : le Revoir s’attaque à la désinformation.
« C’est un peu notre but de combattre les fake news avec le Revoir. On veut amener les gens à avoir un sens critique sur ce qu’ils voient sur Internet. Des gens nous disent “ça nous a pris cinq secondes avant de réaliser que ce n’était pas vrai”. Il faut rester alerte : c’est facile de faire des fake news avec peu de moyens. »
«On le dit d’entrée de jeu qu’on est une page satirique, et ceux qui nous partagent le savent », poursuit St-Jérôme. « Il y a toujours un ou deux écartés qui prennent ça tel quel, mais ça arrive de moins en moins souvent. »
Le modèle du Revoir rappelle bien entendu celui du Journal de Mourréal, maintenant Journal de Marrrrde, qui a justement dû changer de nom suite à une poursuite du véritable Journal de Montréal.
Exemple de publication du Journal de Marrrrde sur leur page Facebook.
Le Revoir, lui, ressemble pas mal au journal Le Devoir! Mais selon St-Jérôme, la situation de la page est totalement différente de celle du Journal de Mourréal.
« Ils se sont fait prendre à utiliser l'image de marque du Journal de Montréal pour faire de l’argent, si peu soit-il. Nous, on ne fait absolument aucun argent avec ça, et pas de pub. »
« On a un humour plus recherché aussi, » s’amuse St-Jérôme.
Par ailleurs, aucune poursuite n’est prévue du côté du véritable journal Le Devoir. Au tout début de l’existence de la page, Le Devoir a souligné la ressemblance entre sa signature visuelle et celle du Revoir. Le Revoir a changé la sienne et n’en a « plus ré-entendu parler. »,
Mais nous, pas mal sûre qu’on va « ré-entendre » parler du Revoir… surtout d’ici les élections fédérales.
Le journal satirique Le Revoir a publié ses premières blagues sur Facebook au début de la campagne électorale provinciale 2018, qui a vu élire François Legault et sa CAQ.
La toute première publication satirique du Revoir, c’était celle-ci :
Depuis, les six collaborateurs anonymes se lâchent lousse. (C’est qui? On ne peut que vous dire qu’il s’agit de deux filles et quatre gars, basés à Montréal et Québec.) L’un d’eux, qu’à sa demande nous nommerons St-Jérôme, nous a jasé de leur ligne éditoriale en temps de campagne électorale.
« La stratégie est toujours la même : on rit de tous les partis! » lance St-Jérôme.
Le site a quand même ses cibles de prédilection, qu’elles soient du milieu politique ou non : Richard Martineau, La Meute et Mathieu Bock-Côté, pour ne nommer que ceux-là.
La droite québécoise est d’ailleurs ce qui a poussé les collaborateur du Revoir à se lier, et plus particulièrement la création de la page Québec FIER. Les collaborateurs du Revoir se sont connus sur Facebook; tous y « trollaient » chacun de leur côté les pages et personnalités aux idées très conservatrices.
Exemple de publication de Québec FIER sur leur page Facebook.
Maintenant, « tout est un travail collectif », souligne St-Jérôme. « On épluche l’actualité et on arrive tous avec différents angles. On vérifie les fautes de français. On essaie de voir si on rit d’une victime ou d’une minorité : on essaie d’être politically correct! »
Le baiser qui a tout enflammé
Le Revoir marche bien. La page Facebook a une portée de près de deux millions de personnes et plus de 50 000 abonnés. La machine s’est enclenchée rapidement dès le début : François Legault a donné un beau cadeau lors de sa victoire aux dernières élections.
« François Legault qui frenche sa soeur, ça a bien marché, se rappelle St-Jérôme. On l’a sorti à peu près en même temps que le fameux baiser. Pour nous, ça été un grand reach. » On comprend : la publication a été partagée 573 fois!
La satire ne fait pas rire tout le monde
« Évidemment, il y a des partis qui trouvent ça beaucoup plus difficile que l’on rie d’eux autres, glisse St-Jérôme. Le Bloc québécois et le Parti Québécois, quand on parle d’eux, ils deviennent en criss. Le angry péquiste, on en voit beaucoup! »
Certains autres partis politique prennent la satire avec un grain de sel. La co-porte-parole de Québec Solidaire Manon Massé a elle aussi fait les frais du Revoir (comme tous les autres partis).
Sa réponse en commentaire :
« Ça s’arrête là! » rigole St-Jérôme.
Vous le sentez venir : tous n’ont pas le même sens de l’humour que Manon Massé.
Les plus dures critiques envers le Revoir, « ça vient surtout des “anti-registres” des armes à feu », indique le collaborateur. « Eux, ils nous menacent régulièrement de mort, de dévoiler notre identité, ils nous envoient des insultes, des liens vers des virus… C’est assez heavy! »
Pourtant, St-Jérôme est assez relax par rapport aux menaces. « Sur Internet, c’est une chose, dans la vraie vie c’est autre chose! Moi, j’ai ma casquette du Revoir à journée longue, et il ne m’est jamais rien arrivé. »
Fake news? Au contraire...
Le terme fake news est utilisé à tous vents (et très exagérément) depuis que Donald Trump l’a popularisé. Mais dans le cas du Revoir, est-il applicable? Ne sont-ce justement pas de fausses nouvelles?
Selon St-Jérôme, ce serait plutôt le contraire : le Revoir s’attaque à la désinformation.
« C’est un peu notre but de combattre les fake news avec le Revoir. On veut amener les gens à avoir un sens critique sur ce qu’ils voient sur Internet. Des gens nous disent “ça nous a pris cinq secondes avant de réaliser que ce n’était pas vrai”. Il faut rester alerte : c’est facile de faire des fake news avec peu de moyens. »
«On le dit d’entrée de jeu qu’on est une page satirique, et ceux qui nous partagent le savent », poursuit St-Jérôme. « Il y a toujours un ou deux écartés qui prennent ça tel quel, mais ça arrive de moins en moins souvent. »
Par rapport au Journal de Mourréal...
Le modèle du Revoir rappelle bien entendu celui du Journal de Mourréal, maintenant Journal de Marrrrde, qui a justement dû changer de nom suite à une poursuite du véritable Journal de Montréal.
Exemple de publication du Journal de Marrrrde sur leur page Facebook.
Le Revoir, lui, ressemble pas mal au journal Le Devoir! Mais selon St-Jérôme, la situation de la page est totalement différente de celle du Journal de Mourréal.
« Ils se sont fait prendre à utiliser l'image de marque du Journal de Montréal pour faire de l’argent, si peu soit-il. Nous, on ne fait absolument aucun argent avec ça, et pas de pub. »
« On a un humour plus recherché aussi, » s’amuse St-Jérôme.
Par ailleurs, aucune poursuite n’est prévue du côté du véritable journal Le Devoir. Au tout début de l’existence de la page, Le Devoir a souligné la ressemblance entre sa signature visuelle et celle du Revoir. Le Revoir a changé la sienne et n’en a « plus ré-entendu parler. »,
Mais nous, pas mal sûre qu’on va « ré-entendre » parler du Revoir… surtout d’ici les élections fédérales.
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