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Il faut fragmenter les géants technos, dit l'inventeur du web
Radio- Canada
2 novembre 2018
Communication et Marketing, Web
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Les géants comme Google et Facebook sont si dominants qu'ils devraient peut-être être divisés pour réduire leur influence sur la société, estime l'inventeur du web Tim Berners-Lee.
La révolution numérique a donné naissance à une poignée d’entreprises technologiques américaines, depuis les années 1990, qui ont aujourd’hui un pouvoir financier et culturel combiné supérieur à ceux de la majorité des États souverains.
Tim Berners-Lee, l'informaticien londonien qui a inventé le web en 1989, a affirmé à Reuters qu’il était déçu de l’état actuel d’Internet, après une série de scandales au sujet de l’utilisation abusive de données personnelles et des réseaux sociaux pour répandre la haine.
Sur le même sujet:
Il a inventé le web il y a 30 ans, il veut le révolutionner aujourd’hui
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« Ce qui arrive naturellement, c’est qu’on finit par avoir une entreprise qui domine un domaine, et il n’existe pas d’autre façon [d’empêcher cela] que d’arriver et de morceler tout ça, a indiqué M. Berners-Lee à Reuters. On risque la concentration. »
Ce spécialiste a tout de même tenu à nuancer ses propos en indiquant que l’innovation technologique et les goûts évoluaient rapidement, et que ces facteurs pourraient contribuer à réduire la taille des entreprises avec le temps.
« Avant de les fragmenter, on devrait s’assurer qu’elles ne sont pas perturbées par de plus petits acteurs en train de les battre sur le même marché, mais aussi par des changements dans les intérêts du marché. »
Apple, Microsoft, Amazon, Google et Facebook ont une valeur boursière de 3700 milliards de dollars, l’équivalent du PIB de l’Allemagne en 2017.
Berners-Lee a eu l’idée du World Wide Web, qu’il a d’abord appelé « Mesh » (filet), alors qu’il travaillait au laboratoire européen pour la physique des particules (CERN).
Interrogé sur ce qui avait eu la plus grande influence intellectuelle sur lui, l’homme de 63 ans a répondu : « Maman et papa. »
« Ils fabriquaient des ordinateurs, alors j’ai grandi dans un monde où tout était mathématique et où l’excitation liée à la programmation était très nouvelle », a-t-il indiqué.
Il précise toutefois qu’il n’a pas eu de moment « eurêka! » lorsqu’il travaillait à l’invention du web.
C’est plutôt le travail acharné, son expérience avec les sciences informatiques et ses frustrations quand venait le temps de partager de l’information avec ses collègues et ses étudiants qui l’ont mené à créer ce système de communication.
« Les moments « eurêka! » sont complètement insensés, affirme-t-il. Je ne crois même pas à celui d’Archimède. Il y réfléchissait depuis longtemps. »
Aujourd’hui professeur au Massachusetts Institute of Technology et à l’Université d’Oxford, Tim Berners-Lee s’est dit consterné par la façon dont la firme d’analyse de données Cambridge Analytica a obtenu les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook.
Ce scandale constitue, selon lui, un point de non-retour pour beaucoup de gens.
« Je suis déçu de l’état actuel du web. Nous avons perdu le sens de l’autonomisation individuelle initial et, dans une certaine mesure, je pense aussi que l’optimisme s’effrite. »
Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, s’est excusé après le scandale Cambridge Analytica et s’est engagé à en faire davantage pour protéger les données des utilisateurs.
Mais les réseaux sociaux continuent d’être utilisés pour répandre la haine, affirme Tim Berners-Lee.
« Si vous laissez tomber une goutte d’amour sur Twitter, elle semble s’affaiblir, mais si vous laissez tomber une goutte de haine, vous la verrez se propager avec beaucoup plus de vigueur. Et alors vous vous demanderez : “Est-ce que c’est à cause de la façon que Twitter, en tant que média, a été construit?” »
La révolution numérique a donné naissance à une poignée d’entreprises technologiques américaines, depuis les années 1990, qui ont aujourd’hui un pouvoir financier et culturel combiné supérieur à ceux de la majorité des États souverains.
Tim Berners-Lee, l'informaticien londonien qui a inventé le web en 1989, a affirmé à Reuters qu’il était déçu de l’état actuel d’Internet, après une série de scandales au sujet de l’utilisation abusive de données personnelles et des réseaux sociaux pour répandre la haine.
Sur le même sujet:
Il a inventé le web il y a 30 ans, il veut le révolutionner aujourd’hui
11 choses que vous ignorez peut-être sur Google
Visitez le garage de Google, comme il y a 20 ans
« Ce qui arrive naturellement, c’est qu’on finit par avoir une entreprise qui domine un domaine, et il n’existe pas d’autre façon [d’empêcher cela] que d’arriver et de morceler tout ça, a indiqué M. Berners-Lee à Reuters. On risque la concentration. »
Ce spécialiste a tout de même tenu à nuancer ses propos en indiquant que l’innovation technologique et les goûts évoluaient rapidement, et que ces facteurs pourraient contribuer à réduire la taille des entreprises avec le temps.
« Avant de les fragmenter, on devrait s’assurer qu’elles ne sont pas perturbées par de plus petits acteurs en train de les battre sur le même marché, mais aussi par des changements dans les intérêts du marché. »
Apple, Microsoft, Amazon, Google et Facebook ont une valeur boursière de 3700 milliards de dollars, l’équivalent du PIB de l’Allemagne en 2017.
Du travail acharné
Berners-Lee a eu l’idée du World Wide Web, qu’il a d’abord appelé « Mesh » (filet), alors qu’il travaillait au laboratoire européen pour la physique des particules (CERN).
Interrogé sur ce qui avait eu la plus grande influence intellectuelle sur lui, l’homme de 63 ans a répondu : « Maman et papa. »
« Ils fabriquaient des ordinateurs, alors j’ai grandi dans un monde où tout était mathématique et où l’excitation liée à la programmation était très nouvelle », a-t-il indiqué.
Il précise toutefois qu’il n’a pas eu de moment « eurêka! » lorsqu’il travaillait à l’invention du web.
C’est plutôt le travail acharné, son expérience avec les sciences informatiques et ses frustrations quand venait le temps de partager de l’information avec ses collègues et ses étudiants qui l’ont mené à créer ce système de communication.
« Les moments « eurêka! » sont complètement insensés, affirme-t-il. Je ne crois même pas à celui d’Archimède. Il y réfléchissait depuis longtemps. »
Un véhicule de haine
Aujourd’hui professeur au Massachusetts Institute of Technology et à l’Université d’Oxford, Tim Berners-Lee s’est dit consterné par la façon dont la firme d’analyse de données Cambridge Analytica a obtenu les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook.
Ce scandale constitue, selon lui, un point de non-retour pour beaucoup de gens.
« Je suis déçu de l’état actuel du web. Nous avons perdu le sens de l’autonomisation individuelle initial et, dans une certaine mesure, je pense aussi que l’optimisme s’effrite. »
Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, s’est excusé après le scandale Cambridge Analytica et s’est engagé à en faire davantage pour protéger les données des utilisateurs.
Mais les réseaux sociaux continuent d’être utilisés pour répandre la haine, affirme Tim Berners-Lee.
« Si vous laissez tomber une goutte d’amour sur Twitter, elle semble s’affaiblir, mais si vous laissez tomber une goutte de haine, vous la verrez se propager avec beaucoup plus de vigueur. Et alors vous vous demanderez : “Est-ce que c’est à cause de la façon que Twitter, en tant que média, a été construit?” »
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