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Le job hopping, une nouvelle tendance sur le marché de l’emploi ?
Martine Dallaire
24 septembre 2019
Carrière
5 minutes à lire
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Les jeunes changeraient d’emploi en moyenne trois fois en cinq ans! Aux employeurs de s’adapter, dit notre chroniqueuse...
La génération Y a apporté avec elle un nouveau phénomène : le job hopping. Cette nouvelle tendance va à l’encontre de ce que la grande majorité des entreprises ont connu jusqu’à maintenant, soit l’époque où les travailleurs demeuraient fidèles à leur employeur pendant toute leur vie professionnelle. Les milléniaux peuvent changer d’emploi à un rythme effarant, parfois tous les deux ans.
Le job hopping peut s’avérer déstabilisant pour les employeurs mal outillés au chapitre des ressources humaines. Le recrutement fréquent et rapide de nouveaux effectifs est coûteux tant au niveau du temps que des sommes qui y sont consacrés.
Pourtant, selon un sondage effectué par Linkedin, il y a deux ans, cette tendance s’accentuera dans un avenir rapproché. Il appert qu’au cours des deux dernières décennies, le nombre d’emplois occupés dans des entreprises différentes par les jeunes diplômés a doublé en cinq ans. Un diplômé changerait d’emploi en moyenne trois fois en cinq ans.
L’arrivée de la génération Y et des milléniaux a en quelque sorte, bouleversé la stabilité du monde du travail. Les milléniaux ont bien compris que la mobilité s’avère un atout et qu’elle permet un développement accéléré de leur carrière et de leurs conditions salariales. De plus, en raison du départ massif des babyboomers du marché de l’emploi, il y a davantage d’emplois disponibles que de salariés dans plusieurs domaines. Ils peuvent donc s’avérer plus sélectifs.
Si le job hopping peut s’avérer néfaste pour plusieurs entreprises, en particulier celles de petite taille, il semble bénéfique aux employés et ce, pour plusieurs raisons.
Un changement de travail peut parfois rapporter une hausse salariale avoisinant 25%, ce qui est nettement plus avantageux que les ajustements au coût de la vie tournant aux alentours de 2,5% offerts en demeurant chez le même employeur.
Les fréquents changements d’emploi permettent de développer rapidement les compétences des employés puisque la majorité des connaissances sont acquises au cours des deux premières années en emploi pour le compte d’une même organisation. Au-delà de cette période, la majorité des connaissances acquises stagnent et peu de développement est possible.
Dans les domaines où les offres d’emplois sont nombreuses, les chercheurs d’emploi jouissent d’un meilleur pouvoir de négociation que celui des générations précédentes. Puisque les employeurs souhaitent attirer et retenir les meilleurs talents, les conditions de travail s’avèrent à l’avantage des chercheurs d’emploi. Il leur est plus aisé de négocier des vacances additionnelles, du télétravail ainsi que le remboursement de frais de formation, par exemple.
En comparant le CV de deux employés comptant le même nombre d’années d’expérience, le job hopper bénéficie d’un CV plus impressionnant et démontrant une meilleure expérience que celui qui a travaillé pour la même entreprise plusieurs années.
Toutefois, certains employeurs risquent de voir le job hopping d’un mauvais œil, surtout les recruteurs issus de l’ancienne génération ou qui n’ont pas su s’adapter aux nouvelles tendances. En général, les gens ayant occupé plusieurs postes développent des compétences plus vastes et s’adaptent plus facilement que ceux qui demeurent au sein d’une même entreprise à long terme. Ils sont aussi mieux outillés face à la résolution de problèmes stratégiques complexes grâce à leurs expériences antérieures.
Plus le nombre d’employeurs est grand, plus le salarié bénéficie de contacts professionnels. C’est l’évidence même. Un nombre élevé de contacts professionnels comme les anciens collègues et patrons voire les anciens fournisseurs et partenaires d’affaires, pourrait s’avérer utile dans le cadre de nouvelles fonctions. Le fait que la nouvelle recrue ait une bonne connaissance de la compétition permet d’en apprendre davantage sur les processus d’affaires des compétiteurs, ce qui peut apporter un avantage stratégique au nouvel employeur.
La quête de nouveaux défis offre l’avantage de maintenir la motivation chez le salarié puisque l’ennui prend souvent place après plusieurs années chez le même employeur. En effet, la soif d’apprendre ainsi que le désir de montrer ce dont il est capable amènent le salarié à donner le meilleur de lui-même tout au long de son passage dans l’entreprise, un atout non négligeable en matière de productivité.
Grâce aux nouvelles plateformes numériques, les employeurs peuvent directement entrer en contact avec des candidats potentiels. Les job hoppers sont beaucoup plus branchés sur ces réseaux que les employés de longue date chez le même employeur.
Les employés qui changent souvent d’emploi ne se projettent pas dans l’avenir et sont davantage tolérants aux risques. Ils ne craignent pas l’insécurité car ils ont une meilleure confiance en eux-mêmes, ce qui fait qu’en cas de difficultés au sein de l’entreprise, ils continuent d’être productifs car ils savent qu’ils pourront toujours dénicher un nouvel emploi en cas de besoin.
Bref, le job hopping s’avère avantageux tant pour les entreprises que pour les travailleurs. Les employeurs ont intérêt à accueillir à s’adapter à cette nouvelle tendance.
Martine Dallaire, B.A.A., a travaillé dans le domaine de l’administration à des postes de cadre intermédiaire tant dans des organismes gouvernementaux et parapublics qu’au sein d’organismes à but non lucratif. Elle est diplômée universitaire en administration des affaires, option management et elle poursuit actuellement des études à l’Université de Sherbrooke dans un programme de MBA pour cadres en exercice.
La génération Y a apporté avec elle un nouveau phénomène : le job hopping. Cette nouvelle tendance va à l’encontre de ce que la grande majorité des entreprises ont connu jusqu’à maintenant, soit l’époque où les travailleurs demeuraient fidèles à leur employeur pendant toute leur vie professionnelle. Les milléniaux peuvent changer d’emploi à un rythme effarant, parfois tous les deux ans.
Une tendance qui s’accélère
Le job hopping peut s’avérer déstabilisant pour les employeurs mal outillés au chapitre des ressources humaines. Le recrutement fréquent et rapide de nouveaux effectifs est coûteux tant au niveau du temps que des sommes qui y sont consacrés.
Pourtant, selon un sondage effectué par Linkedin, il y a deux ans, cette tendance s’accentuera dans un avenir rapproché. Il appert qu’au cours des deux dernières décennies, le nombre d’emplois occupés dans des entreprises différentes par les jeunes diplômés a doublé en cinq ans. Un diplômé changerait d’emploi en moyenne trois fois en cinq ans.
Nouvelles générations, nouvelles mœurs
L’arrivée de la génération Y et des milléniaux a en quelque sorte, bouleversé la stabilité du monde du travail. Les milléniaux ont bien compris que la mobilité s’avère un atout et qu’elle permet un développement accéléré de leur carrière et de leurs conditions salariales. De plus, en raison du départ massif des babyboomers du marché de l’emploi, il y a davantage d’emplois disponibles que de salariés dans plusieurs domaines. Ils peuvent donc s’avérer plus sélectifs.
Des avantages pour les travailleurs
Si le job hopping peut s’avérer néfaste pour plusieurs entreprises, en particulier celles de petite taille, il semble bénéfique aux employés et ce, pour plusieurs raisons.
Hausse rapide du revenu
Un changement de travail peut parfois rapporter une hausse salariale avoisinant 25%, ce qui est nettement plus avantageux que les ajustements au coût de la vie tournant aux alentours de 2,5% offerts en demeurant chez le même employeur.
Développement accéléré de l’expérience et des compétences
Les fréquents changements d’emploi permettent de développer rapidement les compétences des employés puisque la majorité des connaissances sont acquises au cours des deux premières années en emploi pour le compte d’une même organisation. Au-delà de cette période, la majorité des connaissances acquises stagnent et peu de développement est possible.
Un meilleur pouvoir de négociation
Dans les domaines où les offres d’emplois sont nombreuses, les chercheurs d’emploi jouissent d’un meilleur pouvoir de négociation que celui des générations précédentes. Puisque les employeurs souhaitent attirer et retenir les meilleurs talents, les conditions de travail s’avèrent à l’avantage des chercheurs d’emploi. Il leur est plus aisé de négocier des vacances additionnelles, du télétravail ainsi que le remboursement de frais de formation, par exemple.
Un parcours professionnel impressionnant
En comparant le CV de deux employés comptant le même nombre d’années d’expérience, le job hopper bénéficie d’un CV plus impressionnant et démontrant une meilleure expérience que celui qui a travaillé pour la même entreprise plusieurs années.
Toutefois, certains employeurs risquent de voir le job hopping d’un mauvais œil, surtout les recruteurs issus de l’ancienne génération ou qui n’ont pas su s’adapter aux nouvelles tendances. En général, les gens ayant occupé plusieurs postes développent des compétences plus vastes et s’adaptent plus facilement que ceux qui demeurent au sein d’une même entreprise à long terme. Ils sont aussi mieux outillés face à la résolution de problèmes stratégiques complexes grâce à leurs expériences antérieures.
Un vaste réseau de contacts professionnels
Plus le nombre d’employeurs est grand, plus le salarié bénéficie de contacts professionnels. C’est l’évidence même. Un nombre élevé de contacts professionnels comme les anciens collègues et patrons voire les anciens fournisseurs et partenaires d’affaires, pourrait s’avérer utile dans le cadre de nouvelles fonctions. Le fait que la nouvelle recrue ait une bonne connaissance de la compétition permet d’en apprendre davantage sur les processus d’affaires des compétiteurs, ce qui peut apporter un avantage stratégique au nouvel employeur.
Relever des défis
La quête de nouveaux défis offre l’avantage de maintenir la motivation chez le salarié puisque l’ennui prend souvent place après plusieurs années chez le même employeur. En effet, la soif d’apprendre ainsi que le désir de montrer ce dont il est capable amènent le salarié à donner le meilleur de lui-même tout au long de son passage dans l’entreprise, un atout non négligeable en matière de productivité.
Une facilité de recrutement accrue
Grâce aux nouvelles plateformes numériques, les employeurs peuvent directement entrer en contact avec des candidats potentiels. Les job hoppers sont beaucoup plus branchés sur ces réseaux que les employés de longue date chez le même employeur.
Une meilleure tolérance aux risques
Les employés qui changent souvent d’emploi ne se projettent pas dans l’avenir et sont davantage tolérants aux risques. Ils ne craignent pas l’insécurité car ils ont une meilleure confiance en eux-mêmes, ce qui fait qu’en cas de difficultés au sein de l’entreprise, ils continuent d’être productifs car ils savent qu’ils pourront toujours dénicher un nouvel emploi en cas de besoin.
Bref, le job hopping s’avère avantageux tant pour les entreprises que pour les travailleurs. Les employeurs ont intérêt à accueillir à s’adapter à cette nouvelle tendance.
Martine Dallaire, B.A.A., a travaillé dans le domaine de l’administration à des postes de cadre intermédiaire tant dans des organismes gouvernementaux et parapublics qu’au sein d’organismes à but non lucratif. Elle est diplômée universitaire en administration des affaires, option management et elle poursuit actuellement des études à l’Université de Sherbrooke dans un programme de MBA pour cadres en exercice.
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