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« Il faut sortir de la politique du gadget »
Jean-michel Clermont-goulet
28 août 2018
Actualités
5 minutes à lire
337
Élections 2018 Espresso-jobs questionne les principales formations politiques sur les enjeux des TIC. Premier volet cette semaine avec le candidat de QS, Vincent Marissal...
« Il faut que l’intelligence artificielle et les technologies de l’information servent au bien commun », dit le candidat de Rosemont pour Québec Solidaire, Vincent Marissal, qui prône un ministère dédié aux TIC et à l’Intelligence artificielle.
Dans le cadre de la campagne électorale, Espresso-Jobs s’entretient avec les porte-paroles techno de chacun des principaux partis politiques. Aujourd’hui, ce sont les idées de Québec Solidaire (QS) qui sont mises sur la table.
Vincent Marissal, ancien journaliste et chroniqueur politique de La Presse, ne le cache pas: il vit présentement une « bonne anxiété » face à sa toute première campagne électorale dans la peau d’un candidat. Il s’est lancé dans l’arène politique après 25 ans à la couvrir. Savait-il à quoi s’attendre ? Étant amateur de football, il répond avec l’analogie suivante : « J’ai une petite idée de ce que c’est que de se faire plaquer par un maraudeur, dit-il. Mais se le faire faire, c’est autre chose. »
La table est mise. L’entretien peut commencer.
La place de la technologie chez Québec Solidaire est présente, que ce soit au sein de l’équipe que dans leur plan électoral. Les membres du parti utilisent Mouvement, « l’arme secrète » de la campagne de QS. La plateforme met en contact tous les militants d’un bout à l’autre de la province. « C’est utile de pouvoir compter sur des militants de Sept-Îles pour donner un petit coup de main dans Rosemont sans se déplacer », confie Vincent Marissal.
Malgré la technologie mise à leur profit, QS va, en quelque sorte, a contrario des autres formations en proposant le droit à la déconnexion. Le candidat solidaire le dit haut et fort, les TIC, l’IA et l’interconnexion constante font maintenant partie de la vie des citoyens. La politique de déconnexion inclurait des périodes de temps hebdomadaires durant lesquelles toute communication en lien avec le travail est interdite et un protocole d’utilisation des outils de communication en dehors des heures normales de travail.
Les TIC et le Québec
« On a les talents, les idées sont là et c’est un monde qui reste à construire, puisqu’il se construit et se déconstruit tous les jours », affirme Marissal. Par contre, selon lui, il manquerait de plans et d’experts.
En faisant référence aux tableaux blancs interactifs qui ont été introduits dans les écoles du Québec par le gouvernement libéral de Jean Charest à l’époque, il déplore que le gouvernement ait « une capacité infinie » à faire les mauvais choix, puisque « le milieu n’en demandait pas ». « Je pense qu’il y a un gros ménage à faire dans les priorités et dans les prises de décisions. Nous devrions avoir un ministère dédié aux TIC et à l’IA. »
Serait-il partant pour être à la tête d’un futur ministère de la sorte ? « J’ai beaucoup d’heures de briefing et de formation, s’exclame-t-il en riant, mais il faudrait que l’on prenne le pouvoir. » Le nouvel homme politique affirme que Québec Solidaire travaille fort pour élire un maximum de candidat. Par contre, Marissal se voit très bien à l’Assemblée nationale talonner le gouvernement « pour sortir de cette espèce de politique du gadget » et de faire quelque chose « de concret pour servir la population ».
L’IA et les TIC au service du bien commun
Depuis quelque temps, les termes « intelligence artificielle » (IA) et « technologies de l’information » (TI) sont sur toutes les lèvres. La position du parti souverainiste est claire : il faut que cette innovation technologique serve au bien commun. « À un moment donné, il va falloir que ce soit autre chose qu’un buzzword, lance le candidat de 51 ans. L’IA ne nous dirige pas. C’est nous qui devons la diriger. »
Pour certains, ces termes peuvent sonner comme de la science-fiction. « On parle beaucoup de véhicules dans conducteurs, dit-il. Ce n’est pas une fin en soi que d’enlever tous les camionneurs. On ne les remplacera pas tous du jour au lendemain. »
La parité, un objectif
Au sujet de la place [ou l’absence, selon Marissal] de femmes en TI, c’est d’abord et avant tout culturel. « Nous devons faire des efforts et dire que les sciences sont une option comme les autres, et ce, dès leur jeune âge, insiste le candidat. Il faut que tout ça commence par la sensibilisation et cela peut venir du gouvernement. »
Effectivement, selon TECHNOCompétences, un comité sectoriel de main-d’œuvre des TIC, les femmes ne représentent que 20 % des employés. « Elles n’ont pas beaucoup de modèles, conclu l’ex-journaliste politique. À la fin des années 90, je suis sûr qu’il a bien des petites filles qui ont voulu devenir astronautes en voyant Julie Payette. »
Globalement, il manque d’experts en TI et en IA partout au pays.
Dans son programme électoral, Québec Solidaire vise la parité dans le maximum de secteur. Certains ont tendance à croire qu’avec le développement de l’IA, les femmes pourraient être mises de côté. « J’espère que non », s’inquiète Marissal. D’après lui, cette technologie pourrait ghettoïser les professions dites féminines, comme éducatrice en centres de la petite enfance ou infirmière.« Si on finit par avoir un ratio [homme-femme] un peu plus acceptable, lance-t-il, ce genre de question-là ne se posera plus. »
Nationaliser le Québec? Une légende urbaine...
Les grandes compagnies internationales du secteur des TIC et des effets visuels, comme l’Américaine Atomic Fiction, la Britannique Framestore ou l’Allemande Scanline sont toutes du même avis : Montréal a plein d’atouts lorsque vient le temps d’implanter une entreprise. La métropole a la troisième plus grande concentration de chercheurs en IA au Canada.
Mais est-ce suffisant? « Depuis trois ou quatre ans, on nous a bassinés avec la “ville intelligente”, mais qu’est-ce que c’est ? Ça tout pris pour avoir du Wi-Fi sur la Promenade Masson » s’exclame le candidat de QS.
Vincent Marissal aimerait que les PME d’ici restent ici. « Nous perdons à chaque fois un petit morceau de nous-même, se désole-t-il. Les deux gars dans leur sous-sol qui partent une application géniale et qui, plus tard, la vendent 12 millions de dollars à un major américain, israélien ou allemand, tant mieux pour eux. On n’est pas contre le libre marché ! Ce n’est pas vrai qu’on veut tout nationaliser chez QS, c’est une légende urbaine ! »
« Il faut que l’intelligence artificielle et les technologies de l’information servent au bien commun », dit le candidat de Rosemont pour Québec Solidaire, Vincent Marissal, qui prône un ministère dédié aux TIC et à l’Intelligence artificielle.
Dans le cadre de la campagne électorale, Espresso-Jobs s’entretient avec les porte-paroles techno de chacun des principaux partis politiques. Aujourd’hui, ce sont les idées de Québec Solidaire (QS) qui sont mises sur la table.
Vincent Marissal, ancien journaliste et chroniqueur politique de La Presse, ne le cache pas: il vit présentement une « bonne anxiété » face à sa toute première campagne électorale dans la peau d’un candidat. Il s’est lancé dans l’arène politique après 25 ans à la couvrir. Savait-il à quoi s’attendre ? Étant amateur de football, il répond avec l’analogie suivante : « J’ai une petite idée de ce que c’est que de se faire plaquer par un maraudeur, dit-il. Mais se le faire faire, c’est autre chose. »
La table est mise. L’entretien peut commencer.
La place de la technologie chez Québec Solidaire est présente, que ce soit au sein de l’équipe que dans leur plan électoral. Les membres du parti utilisent Mouvement, « l’arme secrète » de la campagne de QS. La plateforme met en contact tous les militants d’un bout à l’autre de la province. « C’est utile de pouvoir compter sur des militants de Sept-Îles pour donner un petit coup de main dans Rosemont sans se déplacer », confie Vincent Marissal.
Malgré la technologie mise à leur profit, QS va, en quelque sorte, a contrario des autres formations en proposant le droit à la déconnexion. Le candidat solidaire le dit haut et fort, les TIC, l’IA et l’interconnexion constante font maintenant partie de la vie des citoyens. La politique de déconnexion inclurait des périodes de temps hebdomadaires durant lesquelles toute communication en lien avec le travail est interdite et un protocole d’utilisation des outils de communication en dehors des heures normales de travail.
Les TIC et le Québec
« On a les talents, les idées sont là et c’est un monde qui reste à construire, puisqu’il se construit et se déconstruit tous les jours », affirme Marissal. Par contre, selon lui, il manquerait de plans et d’experts.
En faisant référence aux tableaux blancs interactifs qui ont été introduits dans les écoles du Québec par le gouvernement libéral de Jean Charest à l’époque, il déplore que le gouvernement ait « une capacité infinie » à faire les mauvais choix, puisque « le milieu n’en demandait pas ». « Je pense qu’il y a un gros ménage à faire dans les priorités et dans les prises de décisions. Nous devrions avoir un ministère dédié aux TIC et à l’IA. »
Serait-il partant pour être à la tête d’un futur ministère de la sorte ? « J’ai beaucoup d’heures de briefing et de formation, s’exclame-t-il en riant, mais il faudrait que l’on prenne le pouvoir. » Le nouvel homme politique affirme que Québec Solidaire travaille fort pour élire un maximum de candidat. Par contre, Marissal se voit très bien à l’Assemblée nationale talonner le gouvernement « pour sortir de cette espèce de politique du gadget » et de faire quelque chose « de concret pour servir la population ».
L’IA et les TIC au service du bien commun
Depuis quelque temps, les termes « intelligence artificielle » (IA) et « technologies de l’information » (TI) sont sur toutes les lèvres. La position du parti souverainiste est claire : il faut que cette innovation technologique serve au bien commun. « À un moment donné, il va falloir que ce soit autre chose qu’un buzzword, lance le candidat de 51 ans. L’IA ne nous dirige pas. C’est nous qui devons la diriger. »
Pour certains, ces termes peuvent sonner comme de la science-fiction. « On parle beaucoup de véhicules dans conducteurs, dit-il. Ce n’est pas une fin en soi que d’enlever tous les camionneurs. On ne les remplacera pas tous du jour au lendemain. »
La parité, un objectif
Au sujet de la place [ou l’absence, selon Marissal] de femmes en TI, c’est d’abord et avant tout culturel. « Nous devons faire des efforts et dire que les sciences sont une option comme les autres, et ce, dès leur jeune âge, insiste le candidat. Il faut que tout ça commence par la sensibilisation et cela peut venir du gouvernement. »
Effectivement, selon TECHNOCompétences, un comité sectoriel de main-d’œuvre des TIC, les femmes ne représentent que 20 % des employés. « Elles n’ont pas beaucoup de modèles, conclu l’ex-journaliste politique. À la fin des années 90, je suis sûr qu’il a bien des petites filles qui ont voulu devenir astronautes en voyant Julie Payette. »
Globalement, il manque d’experts en TI et en IA partout au pays.
Dans son programme électoral, Québec Solidaire vise la parité dans le maximum de secteur. Certains ont tendance à croire qu’avec le développement de l’IA, les femmes pourraient être mises de côté. « J’espère que non », s’inquiète Marissal. D’après lui, cette technologie pourrait ghettoïser les professions dites féminines, comme éducatrice en centres de la petite enfance ou infirmière.« Si on finit par avoir un ratio [homme-femme] un peu plus acceptable, lance-t-il, ce genre de question-là ne se posera plus. »
Nationaliser le Québec? Une légende urbaine...
Les grandes compagnies internationales du secteur des TIC et des effets visuels, comme l’Américaine Atomic Fiction, la Britannique Framestore ou l’Allemande Scanline sont toutes du même avis : Montréal a plein d’atouts lorsque vient le temps d’implanter une entreprise. La métropole a la troisième plus grande concentration de chercheurs en IA au Canada.
Mais est-ce suffisant? « Depuis trois ou quatre ans, on nous a bassinés avec la “ville intelligente”, mais qu’est-ce que c’est ? Ça tout pris pour avoir du Wi-Fi sur la Promenade Masson » s’exclame le candidat de QS.
Vincent Marissal aimerait que les PME d’ici restent ici. « Nous perdons à chaque fois un petit morceau de nous-même, se désole-t-il. Les deux gars dans leur sous-sol qui partent une application géniale et qui, plus tard, la vendent 12 millions de dollars à un major américain, israélien ou allemand, tant mieux pour eux. On n’est pas contre le libre marché ! Ce n’est pas vrai qu’on veut tout nationaliser chez QS, c’est une légende urbaine ! »
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