«Je suis une STEMinist!»
Céline Gobert
5 avril 2017
Carrière
4 minutes à lire
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Une «STEMinist», c’est une féministe qui exerce en science, technologie, ingénierie ou mathématique. Nous avons parlé à l’une d’entre elles!
Vanessa Cherenfant se définit comme une «STEMinist», contraction de l’américanisme STEM désignant quatre disciplines : science, technologie, ingénierie et mathématique, et du terme «féministe». Sa mission? Mettre en avant des femmes inspirantes de l’industrie tech.
Quand elle ne travaille pas chez GSOFT à la promotion de l’outil pour le bonheur au travail qu’est Officevibe, la professionnelle et entrepreneure sert de mentor à une trentaine de jeunes filles au sein du programme Technovation, initié par Stéphanie Gecrois et Christine Renaud et dans lequel environ 700 projets d’applications mobiles à travers le monde sont présentés devant un jury.
Espresso-Jobs s’est entretenu avec elle.
Espresso-Jobs: De quelles façons êtes-vous impliquée dans Technovation?
Vanessa Cherenfant : J’agis à titre de mentor et je coordonne tous les ateliers auprès des jeunes filles. On reste avec elles pendant six mois pour leur apprendre à développer une application mobile ainsi que tout le côté «affaires» qu’implique un lancement d’entreprise. Plus qu’une compétition internationale, il s’agit d’un programme qui les aide à découvrir le monde technologique. On les encourage à trouver une problématique au sein de la société ou de leur communauté, et à laquelle elles souhaitent adresser une solution. Il faut d’abord valider ce problème avec la communauté, en trouvant des clients potentiels, puis développer un plan d’affaires autour de la solution, qui doit avoir un impact réel. On applique le même modèle que pour une start-up.
Pouvez-vous me donner des exemples d’applis créées?
Deux jeunes filles de 11 ans ont créé une application mobile autour du thème de la dépression chez les adolescentes. Le principe est de créer une communauté pour les jeunes du primaire et du secondaire afin qu’ils se rencontrent et échangent de façon anonyme. L’an passé, une équipe que je «mentorais» s’est rendue en demi-finale avec une application «In the fridge» qui permettait d’avoir un impact sur le gaspillage alimentaire en offrant des recettes de plats faits avec des restes. Les gagnantes étaient américaines et mexicaines. Les premières avaient créé une application pour récupérer des vêtements, les secondes pour améliorer l’éducation dans leur communauté.
Pourquoi réservez-vous cette initiative aux jeunes filles?
Parce que le problème des jeunes filles en STEM est réel. On veut travailler à la base. Statistiquement, 40% des femmes quittent leur domaine en STEM à un moment ou un autre de leur carrière. Quant à la proportion des femmes sur ce marché, elle demeure constante malgré l’essor des postes. Au départ, les femmes sont également moins portées à suivre certains programmes en raison de stéréotypes intégrés comme «les filles ne sont pas bonnes en maths». Tout en développant leurs compétences, on veut leur montrer des femmes qui réussissent et les enjeux qu’elles rencontrent.
Quand vous étiez une jeune fille vous saviez déjà que vous vouliez vous orienter dans les domaines STEM?
Je savais que je voulais créer une entreprise. J’étais bonne en maths, j’aimais ça, je suis entrée en ingénierie et j’ai fait du génie industriel, une branche qui permet de créer et d’intégrer des environnements en utilisant des personnes et des ressources. J’ai travaillé quatre ans en consultation, toujours avec l’idée de créer mon entreprise. J’ai lancé Elysia, une application qui permettait de personnaliser l’itinéraire de voyage en se basant sur le profilage. Le modèle ne fonctionnait pas. Le milieu du voyage est très compétitif. Ça a été dur de prendre cette décision mais, après deux ans, je n’avais plus la patience de porter le projet. Aujourd’hui, je travaille comme directrice des ventes chez GSOFT pour le logiciel Officevibe qui mesure le bonheur des employés au travail.
Le bonheur au travail, c’est la clé du succès selon vous?
Oui, définitivement. Il est essentiel que la personne soit à la bonne place, selon ses compétences mais aussi ses désirs. Il faut croire à ce que tu veux réaliser et accomplir. C’est ce qui permet d’évoluer aussi.
Plus largement, dans le cadre d’un processus de recrutement, quels conseils donneriez-vous aux candidats? Et aux employeurs?
Aux candidats: de se concentrer sur leurs forces, d’être à l’écoute. Chacun a ses forces qui lui permettent de se différencier. C’est ça qui va faire qu’on est unique. Aux employeurs: de mettre en avant leur mission, qui est très importante pour la nouvelle génération. Les employés veulent avoir plus d’impact et être interpellés par la mission de l’entreprise.
Enfin, quelles actions peut entreprendre une STEMinist?
Premièrement, montrer l’exemple. Mettre en avant des femmes qui travaillent dans les industries concernées. Aller dans les écoles. Travailler à impliquer les jeunes femmes. Leur montrer qu’il faut continuer à apprendre tout en faisant face aux challenges. Intégrer cette mission comme une valeur d’entreprise, tel que le fait Ubisoft avec certains de ses programmes. En tant que mentor, je leur apprends à avoir confiance en elles et en leur choix, car peu importe les détours qu’on fait dans la vie, ce qui compte ce sont nos valeurs et ce que l’on veut atteindre!
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Publié il y a 18 jours
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