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Depuis 22 ans, elle est designer industrielle en technologie médicale!
Céline Gobert
24 septembre 2018
Carrière, TI
4 minutes à lire
290
Annick Koller travaille en freelance sur des technologies médicales de pointe. Sa spécialité? L’interaction homme/machine.
Pour cette Suissesse d’origine, nul doute que ce travail confère un sens tout particulier à sa vie professionnelle. « J’ai l’impression de faire quelque chose qui a une vraie valeur humaine », dit Annick Koller, en entrevue avec Espresso-Jobs. « Ma définition du design, c’est être au service de l’humain et non pas de l’intérêt financier. »
Nous avons voulu en savoir plus sur son parcours, qui a débuté académiquement à l’ECAL, la Haute École supérieure de la Suisse de l’Ouest, où elle a obtenu une Maîtrise en design industriel. Depuis, elle s’est établi au Québec et a successivement travaillé au sein du CNRC, de l’École Polytechnique de Montréal, chez Plexis Precision ou encore OSSimTech.
Annick Koller : En tant que designer industrielle, je travaille soit pour les start-up en technologie médicale, soit pour des centres de recherche, au fédéral ou au provincial, ou bien Polytechnique, des universités, des hôpitaux. Dans ces centres, on fait de la recherche de pointe rattachée aux technologies médicales, c’est là que le plus gros du créatif se passe, et où se développent les technologies du futur.
J’interviens sur tout ce qui est nouveaux prototypes créés par les ingénieurs. Par exemple, des tables d’opération, ou encore des simulateurs de chirurgie qui vont permettre aux jeunes chirurgiens de s’entraîner à opérer en immersion 3D. Non seulement on va reconstruire l’imagerie 3D des salles d’opération mais aussi le ressenti, avec des rendus de force. Quand on coupe, visse ou perce, c’est comme couper de la viande. Ce sont des technologies très pointues.
On génère des images hyper réalistes en 3D avec tout un tas d'algorithmes. Il y aussi des blocs avec des moteurs qui vont faire un rendu de force. Moi j’interviens au niveau de l’interface homme/machine. L’esthétique vient en dernier dans le médical, on doit d’abord résoudre tous les problèmes fonctionnels dans l’interaction homme/machine. Souvent, les ingénieurs n’ont pas en tête l’opérateur de la machine, mais seulement la machine elle-même.
On peut avoir un magnifique prototype doté d’une incroyable technologie dont tout le monde est fier, puis quand on le présente au jeune médecin ou à l’infirmière, ils ne parviennent pas à trouver le bouton on/off. Ça commence comme ça. La machine peut aussi être trop basse, ou alors elle va faire peur aux patients. C’est complexe car l’interaction homme/machine n’est pas enseignée dans les écoles d’ingénieurs. Moi je regarde si la machine est adaptée, les questions de transport, les risques. Je fais toujours cette analyse fonctionnelle. Il y a aussi une dimension affective avec la machine, si elle n’est pas belle, on n’a pas envie d’en prendre soin, même si elle coûte un million de dollars.
Tous les projets sur lesquels je travaille sont excitants, mais je dirais mon premier projet qui a été une table d’opération pour modifier la position du patient durant une opération, et ce, afin de faciliter la chirurgie. Les composants de la table bougent et ça permet par exemple d’atteindre des vertèbres difficile d’accès. C’était un apprentissage fascinant car il fallait connaître toutes les manoeuvres des chirurgiens en salle d’opération.
Au départ, je n’étais pas une personne très technique et je ne me considérais pas bonne en mathématiques. Ça m’a fait grandir. Maintenant je comprends des technologies très complexes. Travailler en médical, c’est plus valorisant que de travailler sur des produits qui sont des effets de mode, comme les cellulaires, et dont on se débarrasse six mois plus tard. Je ne vois pas le design industriel ainsi.
Mon but ultime c’est que quelqu’un puisse utiliser mon objet dans un confort total, et qu’il en prenne soin,. Si en plus ça peut faciliter la vie des médecins, aider à soigner des gens, ça me stimule. J’ai l’impression de faire quelque chose qui a une vraie valeur humaine. Ma définition du design, c’est être au service de l’humain et non pas de l’intérêt financier.
Un grand sens critique, être solide, parce qu’il faut être capable d’analyser les situations et de critiquer. La technologie nous demande aussi d’être ouvert d’esprit. La base du métier est de ne pas avoir peur de ne pas connaître quelque chose. C’est difficile, il faut être capable de surpasser sa peur, c’est très angoissant. On se retrouve à poser des questions idiotes à des experts en technologie, ça prend beaucoup d’humilité et de curiosité. Mais c’est comme ça qu’on arrive à quelque chose.
S’ils ont vraiment envie de faire ce métier, ils doivent faire appel aux gens pour un stage par exemple, leur proposer leurs services, aller les chercher, car personne ne vous appelle quand vous sortez de l’université. Il faut aller leur dire «je veux apprendre», «ça me fascine». Et ne jamais se décourager.
Pour cette Suissesse d’origine, nul doute que ce travail confère un sens tout particulier à sa vie professionnelle. « J’ai l’impression de faire quelque chose qui a une vraie valeur humaine », dit Annick Koller, en entrevue avec Espresso-Jobs. « Ma définition du design, c’est être au service de l’humain et non pas de l’intérêt financier. »
Nous avons voulu en savoir plus sur son parcours, qui a débuté académiquement à l’ECAL, la Haute École supérieure de la Suisse de l’Ouest, où elle a obtenu une Maîtrise en design industriel. Depuis, elle s’est établi au Québec et a successivement travaillé au sein du CNRC, de l’École Polytechnique de Montréal, chez Plexis Precision ou encore OSSimTech.
Espresso-Jobs : Pouvez-vous nous présenter votre travail?
Annick Koller : En tant que designer industrielle, je travaille soit pour les start-up en technologie médicale, soit pour des centres de recherche, au fédéral ou au provincial, ou bien Polytechnique, des universités, des hôpitaux. Dans ces centres, on fait de la recherche de pointe rattachée aux technologies médicales, c’est là que le plus gros du créatif se passe, et où se développent les technologies du futur.
À quoi ça ressemble au quotidien?
J’interviens sur tout ce qui est nouveaux prototypes créés par les ingénieurs. Par exemple, des tables d’opération, ou encore des simulateurs de chirurgie qui vont permettre aux jeunes chirurgiens de s’entraîner à opérer en immersion 3D. Non seulement on va reconstruire l’imagerie 3D des salles d’opération mais aussi le ressenti, avec des rendus de force. Quand on coupe, visse ou perce, c’est comme couper de la viande. Ce sont des technologies très pointues.
Comment on fabrique ça?
On génère des images hyper réalistes en 3D avec tout un tas d'algorithmes. Il y aussi des blocs avec des moteurs qui vont faire un rendu de force. Moi j’interviens au niveau de l’interface homme/machine. L’esthétique vient en dernier dans le médical, on doit d’abord résoudre tous les problèmes fonctionnels dans l’interaction homme/machine. Souvent, les ingénieurs n’ont pas en tête l’opérateur de la machine, mais seulement la machine elle-même.
Quels sont les problèmes que l’on peut rencontrer dans les interactions hommes/machines?
On peut avoir un magnifique prototype doté d’une incroyable technologie dont tout le monde est fier, puis quand on le présente au jeune médecin ou à l’infirmière, ils ne parviennent pas à trouver le bouton on/off. Ça commence comme ça. La machine peut aussi être trop basse, ou alors elle va faire peur aux patients. C’est complexe car l’interaction homme/machine n’est pas enseignée dans les écoles d’ingénieurs. Moi je regarde si la machine est adaptée, les questions de transport, les risques. Je fais toujours cette analyse fonctionnelle. Il y a aussi une dimension affective avec la machine, si elle n’est pas belle, on n’a pas envie d’en prendre soin, même si elle coûte un million de dollars.
Quel est le projet le plus excitant sur lequel vous ayez travaillé?
Tous les projets sur lesquels je travaille sont excitants, mais je dirais mon premier projet qui a été une table d’opération pour modifier la position du patient durant une opération, et ce, afin de faciliter la chirurgie. Les composants de la table bougent et ça permet par exemple d’atteindre des vertèbres difficile d’accès. C’était un apprentissage fascinant car il fallait connaître toutes les manoeuvres des chirurgiens en salle d’opération.
Qu’est-ce qui vous passionne dans cette carrière en TI ?
Au départ, je n’étais pas une personne très technique et je ne me considérais pas bonne en mathématiques. Ça m’a fait grandir. Maintenant je comprends des technologies très complexes. Travailler en médical, c’est plus valorisant que de travailler sur des produits qui sont des effets de mode, comme les cellulaires, et dont on se débarrasse six mois plus tard. Je ne vois pas le design industriel ainsi.
Mon but ultime c’est que quelqu’un puisse utiliser mon objet dans un confort total, et qu’il en prenne soin,. Si en plus ça peut faciliter la vie des médecins, aider à soigner des gens, ça me stimule. J’ai l’impression de faire quelque chose qui a une vraie valeur humaine. Ma définition du design, c’est être au service de l’humain et non pas de l’intérêt financier.
Quelles sont les qualités requises pour faire votre travail?
Un grand sens critique, être solide, parce qu’il faut être capable d’analyser les situations et de critiquer. La technologie nous demande aussi d’être ouvert d’esprit. La base du métier est de ne pas avoir peur de ne pas connaître quelque chose. C’est difficile, il faut être capable de surpasser sa peur, c’est très angoissant. On se retrouve à poser des questions idiotes à des experts en technologie, ça prend beaucoup d’humilité et de curiosité. Mais c’est comme ça qu’on arrive à quelque chose.
Quels conseils donneriez-vous à des jeunes diplômés qui voudraient exercer la même profession que vous?
S’ils ont vraiment envie de faire ce métier, ils doivent faire appel aux gens pour un stage par exemple, leur proposer leurs services, aller les chercher, car personne ne vous appelle quand vous sortez de l’université. Il faut aller leur dire «je veux apprendre», «ça me fascine». Et ne jamais se décourager.
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Publié il y a 17 jours
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